Salut!!!
À la demande générale, voici donc un blog qui couvrira ma session au Chili! Autant vous avertir tout de suite, je ne risque pas d'être très assidu dans la publication de messages, mais ce sera au moins ça!!
Dans quelques heures, il y aura une semaine que je suis à Santiago! J'en profite donc pour vous décrire ma première journée, celle où j'ai fait connaissance avec le Chili. Je suis arrivé lundi dernier (le 4 mars), grosso modo vers midi, après un vol sans histoire en l'agréable compagnie de religieuses âgées (l'une d'entre elles avait d'ailleurs piqué mon siège: comme quoi il ne faut faire confiance à personne, même pas à une religieuse péruvienne de 75 ans haut de 5 pieds. Dans ma grande bonté, j'ai fait acte de charité et j'ai troqué mon hublot pour une place dans l'allée, celle qu'aurait dû occuper la bonne soeur kleptomane, au grand bonheur de cette dernière.) Pas sûr de comprendre pourquoi mais quand je voyage seul en avion, je me retrouve toujours en compagnie de gens d'Église. La dernière fois, quand j'avais été à Bruxelles, j'avais comme voisin un prêtre qui m'avait jasé ça pratiquement tout le long du voyage!
Bref, une fois les formalités douanières effectuées à Santiago, j'ai pu sortir de l'aéroport vers 14h. À l'extérieur, il fait 25 degrés et le soleil plombe comme souvent dans cette partie semi-aride du Chili. Au loin, on distingue les hauts sommets de la cordillère des Andes. Première remarque: peu de chauffeurs de taxi gosssants attendent le touriste de pied ferme au terminal des voyageurs. En effet, seuls deux d'entrent eux lancent de bien faibles "Taxi?" à mon attention. Je ne suis pas au tiers-monde, c'est maintenant officiel. Et pour cause: le Chili est un pays riche pour les standards de l'Amérique latine et même pour ceux du monde (il fait partie de l'OCDE!). Mon voyage dans l'autobus vers le centre-ville le confirme: les autoroutes qu'on emprunte sont impeccables, elles ne sont pas encombrées de vieux tacots ou d'ânes tirant des charrettes (au contraire, il y a plein de voitures neuves), on traverse de nombreuses zones industrielles ultra-modernes, des banlieues aux coquettes maisons en rangées... Suis-je bien en Amérique du Sud? Et puis on arrive aux franges de la ville, où habitent les habitants les moins aisés de Santiago : pas de bidonvilles mais des maisons basses un peu décrépites à l'architecture européenne typique de l'Amérique latine, des barreaux aux fenêtres et des grilles de fer forgé aux portes, des petits magasins (dépanneurs, magasins de vêtement, magasins de vente de cellulaires, etc.), des restaurants populaires, des ateliers de réparation, des terrains vagues, des rues étroites, des trottoirs carrelés défoncés de temps à autre et parsemés par-ci par-là de crottes de chien, des chiens errants, plein de monde... Tout compte fait, je suis bien en Amérique latine!!! J'arrive au terminal d'une station d'autobus sans trop savoir où je suis: je m'attendais à arriver au centre-ville et, apparemment, j'en suis plutôt loin! Heureusement, la gare routière jouxte une station de métro. On m'avait dit bien du mal sur le métro bondé de Santiago: force est de constater que, oui, il est bien souvent plein à craquer, mais ça n'a tout de même rien à voir avec Shanghai! Très moderne, le métro de Santiago est aussi un bon endroit pour observer les Chiliens, qui ont généralement le profil latino qu'on s'attend à voir en allant au sud des États-Unis, bien qu'une proportion appréciable ait la peau claire. Peu de noirs, presqu'aucun asiatique : la relative richesse du Chili en fait une terre d'immigration pour les Péruviens, les Colombiens ou les Boliviens, mais ça ne s'étend pas au-delà!
En attendant que Tirso, l'ami d'une amie chez qui je vais dormir en attendant de trouver un appartement, finisse de travailler, je vais passer le temps sur une terrasse d'un super café métro Bellas Artes, en plein centre de Santiago. Que vous dire sur la ville? D'abord, qu'ici la vie est chère: les prix sont disons les 3/4 de ce qu'ils sont au Canada. Rien à voir avec la Bolivie voisine, où on mange pour 1$ ou 2$! Ça monte facilement à 5-10$ le repas et l'épicerie pratique des prix qui n'ont rien à envier aux nôtres (à peine moins chers). Bon ça reste moins cher mais ce n'est pas super économique! Ensuite, Santiago est une ville très étendue et présentant des visages très différents selon l'endroit où on se trouve. La ville n'est limitée à l'est que par la Cordillère des Andes. À l'est se trouvent les quartiers les plus riches, Las Condes et Providencia, des havres pour riches où roulent des BMW et des Mercedes neuves dans des rues impeccables surveillées par caméras. Le quartier des affaires s'y trouve, les grands bâtiments (dont la plus haute tour d'Amérique du Sud) aussi, les résidences les plus belles et les plus sécuritaires (et les plus chères) s'y trouvent et pour les Santiagüinos, c'est l'endroit où on aspire à rester. Reste que... c'est plutôt dull. J'ai visité un appart à Las Condes: oui, c'est sécuritaire, mais tout le quartier est aseptisé! Il n'y a que des (jolies) résidences, personne dans les rues, le supermarché le plus proche est dans un centre d'achat où il n'y a que des grandes marques... Bref, c'est comme habiter à Ville Mont-Royal, mettons : c'est bien beau, tu es en "ville" mais c'est pas trop excitant! Immédiatement à l'ouest de Providencia se trouve le centre de Santiago, composé des quartiers Santiago Centro, Bellavista et Lastarria. C'est un coin vraiment bien, plein de cafés, de bars, de restaurants, de magasins, de musées, d'églises et d'institutions comme mon université, la Pontificia Universidad Catolica de Chile! Bellavista, en particulier, c'est LE quartier étudiant pour prendre un verre: il y a des bars et des clubs partout! Bien sympa en tout cas! Le centre de Santiago prend fin à l'autoroute centrale: de l'autre côté commence Barrio Brasil, Concha y Toro et plus à l'ouest, Barrio Yungay. Autrefois l'endroit où habitaient les riches familles de Santiago, ces quartiers se sont peu à peu mués en quartiers populaires. Les résidences à la magnifique architecture coloniale et européenne sont plus décrépites et sont de plus en plus occupées par des immigrants d'Amérique du Sud. C'est un quartier génial pour déambuler au gré des petites rues pleines de grands arbres parsemées de vieilles maisons! On y trouve de grandes places et des parcs pleins de familles et d'enfants. Il y a aussi d'excellents et nombreux bars et restos dans Barrio Brasil. Bref, c'est le Santiago "populaire" qui a aussi son pendant côté sécurité: on y trouve apparemment la nuit une petite délinquance. Rien de bien stressant: des jeunes qui boivent dans la rue, quelques vols à la tire... Mais assez pour qu'une ville sûre (le taux de criminalité à Santiago est quatre fois moins élevé qu'aux États-Unis) trouve que c'est moins recommandable! Au Sud, passé la Alameda (l'équivalent santiagüino de St-Laurent) se trouve le quartier universitaire (il y a un million d'universités différentes à Santiago) et des communes pantouflardes comme Ñuñoa et Macul. Aux limites de la ville se trouvent les quartiers véritablement peu sécuritaires, où se concentrent les populations pauvres de la ville. Voilà pour le portrait général de Santiago!
Vers les 19 heures, je me suis donc mis en route vers l'appart de Tirso, situé au tout début de Barrio Brasil. J'ai croisé en chemin la grande cathédrale de Santiago et la Plaza de Armas, une grande place sud-américaine typique pleine d'arbres, de fontaines et de badauds. J'ai ensuite rencontré Tirso dans le hall d'entrée de son immeuble! Tirso est prof de technique en cinéma et en film (et photographe professionnel pour les mariages à ses heures) dans un institut d'enseignement supérieur rattaché à mon université. Il habite un petit appartement avec balcon dans un grand complexe immobilier (complet avec cour intérieure et piscine!). Il est super fin, son accent est compréhensible (!) et on s'est immédiatement bien entendus! Ça fait donc une semaine que je couche sur le divan-lit chez lui! En bon hôte, Tirso a d'abord voulu me faire visiter son quartier. On a donc été d'abord mangé dans un resto qui sert de la bouffe typiquement chilienne! On a commandé deux énormes sandwichs à la viande! Surprise: entre les deux tranches de pain se trouvent de la viande émincée, des tomates et... une tonne de fèves vertes bouillies froides! Surprenant mais vraiment bon! Autre belle surprise: la bière ici est bonne et variée! Ça a beau être le pays du vin ici, les immigrants allemands ont tout de même donné au Chili la joie de pouvoir brasser autre chose que la bière blonde type Budweiser qu'on retrouve partout ailleurs en Amérique latine (et dans le monde): il y a en effet de bonnes bières rousses et même noires! Suite à notre festin, on a été déambuler de nuit dans Barrio Brasil et dans Concha y Toro. Ce dernier quartier est particulièrement spectaculaire, formé d'un dédale de vieilles rues avec des pavés au détour desquelles se trouvent de jolies places avec fontaines faisant face à d'orgueilleuses demeures coloniales. Barrio Brasil était quant à lui vibrant de vie, avec ses bars et ses places remplies de monde! De temps à autre, on croise un bâtiment condamné, comme cette immense cathédrale aux murs lézardés où poussent de la végétation et au toit effondré. Tirso m'a dit que lors du tremblement de terre de 2010 (qui a fortement touché Concepcion, une autre grande ville du Chili), certains immeubles se sont détériorés au point de les rendre dangereux. L'argent manquant dans un quartier plus populaire comme Barrio Brasil, on a choisi de condamner plutôt que de rénover... en attendant d'incertaines subventions! Parce qu'au Chili, il y a des tremblements de terre à la tonne: en moyenne un par jour, mais souvent trop faibles pour qu'on les ressente. J'attends encore mon baptême du feu!
En revenant vers chez Tirso, on a croisé des chiens errants. À Santiago, il y en a beaucoup. Mais beaucoup là. Et pas des chihuahuas: on parle de chiens du calibre de bergers allemands! Généralement, il mordent rarement, trop occupés à dormir sur les trottoirs, à trotter en meutes de 3-4 chiens dans les rues ou à se japper après. Heureusement qu'ils sont plutôt apathiques, parce que des chiens errants ayant le caractère de ceux des Stans auraient vraiment été désagréables! En fait, il y a autant de chiens (et c'est pire dans les quartiers populaires) parce que les programmes de stérilisation sont déficients ou inexistants...
Voici donc ce qui conclut mon premier regard sur le Chili! À bientôt!!
Yé! Je serai la fan #1 de ton blog! xxx Mémé
RépondreEffacerAlors je serai la fan no 2 ! Je t'embrasse François ! Maman x
RépondreEffacerPas mal drôle ta description de recherche d'appartements!... et le fait que tu te sois fait prendre ton siège sur l'avion par une religieuse kleptomane! On a hâte de lire la suite... Pops!
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