Salut!
Jusqu'ici, je vous ai beaucoup parlé de la recherche d'apparts, de la bureaucratie, de l'université et de toutes sortes d'autres choses. Mais ma session à Santiago ne se résume pas qu'à ça! Bien que mes études me prenaient beaucoup de temps, en quatre mois, j'ai quand même eu le temps de visiter un peu la ville!
Voici donc deux activités "touristiques" parmi d'autres que j'ai eu l'occasion de faire à Santiago durant ma session d'études! N.B.: je ne vous conterai pas tout ce que j'ai visité à Santiago, ce serait très long, et on en a déjà beaucoup parlé dans notre blogue sur notre voyage en Amérique du Sud!
Bicipaseo "Santiago en ruinas"
Mon ami Tirso, chez qui je demeurais avant de trouver mon appart, est, entre autres choses, un fan de vélo. Peu de temps après mon arrivée au Chili, il me mentionne, au détour d'une conversation, l'existence du Bicipaseo.
"Le Bici quoi?"
"C'est un genre de tour de ville de Santiago en vélo. Un dimanche par mois, le collectif citoyen qui s'occupe de ça fait un itinéraire en fonction d'un thème, et fixe un point et une heure de ralliement. Ensuite, tout le monde converge à l'heure et l'endroit prévu, et c'est parti ensuite pour un beau tour de ville! La police bloque les rues pour que les cyclistes puissent y circuler en toute sécurité. Et le plus beau dans tout ça, c'est que c'est gratuit (ce qui n'est pas rien, au Chili)! Je ne pourrai pas y aller ce dimanche, je te passe mon vélo si tu veux!"
Et c'est comme ça que j'ai rejoint une marée de vélos vers 10h du matin au coin de la rue où habite Tirso! Le thème du tour de vélo : "Santiago en ruinas" (Santiago en ruines). Ça promettait! Notre premier arrêt fut la cathédrale en ruines située juste en face de mon appart (je ne le savais pas encore à ce moment-là). Ce qui était bien, c'est qu'il y avait en plus un guide qui prenait le temps d'expliquer l'histoire du bâtiment en question à chaque arrêt, avec plein de détails!
Santiago étant une ville très plate (dans le sens de "non-accidentée" là!), c'est parfait pour les vélos! Après avoir roulé un moment dans Barrio Brasil (mon quartier), on a ensuite traversé la Alameda vers le quartier Republica avant de s'arrêter bien plus loin devant un haut mur cachant un terrain en friche. Selon ce que nous a expliqué le guide, il y aurait eu ici une grande gare, du temps où le cuivre et le nitrate convergeaient tous en train vers la capitale puis vers Valparaiso avant d'être exportés vers l'Europe et les États-Unis. Puis, on s'est enfoncés dans des quartiers de plus en périphériques, où je ne serais jamais allé seul parce que 1) il n'y a strictement rien à y faire et 2) les quartiers périphériques sont, rappelons-le, moyennement safe. Les bâtiments de quelques étages furent bientôt remplacés par des maisonnettes typiquement chiliennes, des genre de petits bungalows à un étage, sis au milieu d'un petit terrain entouré de grilles. Le soleil de midi commençait à taper très fort lorsque nous nous sommes arrêtés devant un immense complexe abandonné en béton, sans murs et plutôt glauque. Cette construction éléphantesque, nous a expliqué le guide, aurait dû devenir un hôpital. Pour diverses raisons obscures, la construction fut stoppée alors que toute la structure en béton (escaliers, poutres de soutien, étages...) avait été construite, laissant une incongruité sans nom au beau milieu d'un terrain vague sans arbres, en banlieue de la ville! Mince consolation face à ce spectacle peu glorieux: saisissant le potentiel publicitaire de l'endroit, de courageux étudiants avaient trouvé le moyen de se rendre au sommet de l'immeuble et d'y graffiter en grosses lettres rouges "L'éducation gratuite, maintenant!", question de rendre le tout visible à des lieux à la ronde!
Une fois repartis, on a pu s'arrêter, dans un autre quartier, dans un petit parc sis devant une ancienne usine. Cette halte a ravi certains de nos accompagnateurs impromptus: les chiens! Vous vous souvenez que Santiago possède un nombre ahurissant de chiens errants! Et quoi de plus excitant pour un chien que de suivre ou de précéder une meute de cyclistes, en jappant à qui mieux mieux? Bref, on a été escortés par tout plein d'amis à quatre pattes tout au long du parcours, dont un chien super cute qui ne nous pas lâché du début à la fin!
Finalement, le tour s'est terminé dans un grand parc un peu au sud de la ville, près d'un lac où des Chiliens profitaient du beau temps pour faire des barbecues en plein air. J'ai alors quitté le groupe pour revenir chez Tirso, me frayant un chemin le long des pistes cyclables de Santiago. "Piste cyclable" est par ailleurs un terme un peu grandiloquent pour désigner les voies prévues pour les vélos dans la ville. Selon Tirso, il y a quelques années, la ville a décidé de se doter d'un réseau cyclable, mais sans vouloir y investir des sommes importantes. Le résultat est pour le moins bancal: plus souvent qu'autrement, les pistes cyclables sont de simples délimitations de peinture à même le trottoir, d'environ 30 cm de large! Ça monte et ça descend du trottoir dans la rue, au gré des obstacles, ça tourne raide face à un arbre... Bref, c'est tout sauf une vraie piste cyclable! L'initiative est louable, mais c'est un bel exemple de "botchage" en règle d'un projet!
Tout ça pour vous dire que ce fut une très belle journée! N'hésitez pas à vous joindre à un Bicipaseo si vous êtes de passage à Santiago, c'est un excellent moyen de découvrir la ville gratuitement! Et leurs thèmes sont parfois vraiment originaux: ils ont notamment organisé un tour de vélo sur le lit de la rivière Mapocho, littéralement!
Cerro San Cristobal
Tout comme Montréal a le mont Royal, Santiago a aussi sa montagne en pleine ville qui fait office de grand parc urbain: le cerro San Cristobal. Visible de tous les quartiers, il surplombe le centre-ville et les quartiers riches (notamment Las Condes).
En trois mois de séjour à Santiago, je n'y avais pas encore mis les pieds, et avec le travail qui s'amoncelait en fin de session je commençais à me demander si j'allais un jour pouvoir y aller. Puis, un samedi matin de la fin du mois de mai, je me suis réveillé pour découvrir un spectacle magnifique par la fenêtre : la cordillère des Andes toute couverte de neige! Il avait dû pleuvoir durant la nuit, ce qui avait chassé le smog qui s'accumule au-dessus de Santiago l'hiver. Les Andes, habituellement d'un brun terne lorsqu'elles ne sont pas cachées par la pollution, brillait d'un éclat blanc majestueux dans un ciel bleu pur dépourvu de tout nuage. C'était décidément un coup d'oeil superbe!
J'aurais dû étudier cette journée-là, mais l'occasion était définitivement trop belle pour que je passe ma journée enfermé à l'intérieur. Et quel meilleur endroit pour admirer les montagnes que du sommet du Cerro San Cristobal?
Je me suis donc rendu à pied, à travers une marche qui m'a fait traverser le centre-ville et le quartier branché des bars situé juste sous la montagne. Une fois sur place, mon plan initial était d'atteindre le sommet du Cerro par le téléphérique qui donne une très belle vue sur la ville. Sauf que... je n'étais naturellement pas le seul à avoir comme projet de me balader au Cerro! Comme une très longue file d'attente s'étirait devant le téléphérique, je me suis donc décidé à monter à pied. À l'entrée du site, une grande carte indiquait vaguement plusieurs sentiers pour se rendre au sommet. Mon choix s'est arrêté sur l'un de ceux qui partaient un peu plus loin. Mal m'en prit: simplement trouver le début du sentier fut long et complexe, puis, une fois sur le bon chemin, je me suis vite rendu compte qu'il y avait de plus en plus de pistes qui partaient dans tous les sens! En plus j'étais pratiquement seul, ce qui était un peu moyen côté sécurité... Par contre, j'avais une vue imprenable sur les Andes, me trouvant du côté de la montagne qui y fait face!
Au final, je me suis bien rendu au sommet sans encombres, seulement pour découvrir une grande plateforme panoramique noire de monde! Après avoir admiré un moment les vues époustouflantes sur Santiago et les Andes enneigées, je suis monté au sommet complètement, là où trône une croix et des estrades d'où Jean-Paul II a un jour célébré la messe. En chemin, je me suis arrêté un moment pour visiter la jolie chapelle de l'endroit.
Le parc étant immense, impossible de tout visiter en un après-midi! J'ai donc choisi d'explorer une autre partie, où je me suis bien amusé à prendre des photos où contrastaient les palmiers sur fond d'Andes saupoudrées de neige! Puis, je suis revenu en bas de la montagne (cette fois par le sentier officiel, que j'aurais dû prendre dès le départ!), tout heureux d'avoir pu échapper aux études pour un bref instant! En revenant à l'appart, j'en ai profité pour longer le Rio Mapocho le long d'une longue allée pleine d'arbres qui perdaient leurs feuilles (nous étions en plein automne). Après un bref arrêt au musée des Beaux-Arts pour admirer une exposition de vêtements étendus l'un après l'autre (une genre de corde à linge géante, mais assez intéressante à regarder), c'est en ressentant ma balade dans mes pieds que j'ai regagné mon chez moi, fourbu mais content!
À bientôt!!
Je me demandais si vos nombreux voyages des dernières années vous laissaient un magma de souvenirs confus traversés de quelques flashes. Ce billet m'indique qu'il y a de belles grandes plages espace-temps finement gravées dans vos mémoires. Merci de les partager même longtemps après le retour
RépondreEffacerK l'irréductible
En effet, même si on oublie parfois certaines choses, plusieurs de nos souvenirs sont encore très précis! Merci en retour de les lire même longtemps après la fin du voyage!
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